Oubliez le SATA et le SAS, c’est dorénavant le NVMe qui fait foi au pays des SSD .
En boot drive, en RAID dans une pool de stockage ou dispersés dans des baies SAN, ces SSD sont plus denses, plus performants et plus fiables et sont, de ce fait, le choix idéal pour la mise à jour de votre infrastructure de stockage.
Mais comment s’y retrouver ? Entre les fabricants et les avantages mis en avant, les IOPS, les performances Read/Write, les DWPD, les AFR et les GB, sans parler du coût, ce choix à de quoi devenir un dilemme cornélien.
Afin d’éclairer votre lanterne, nous vous proposons un comparatif détaillé des SSD NVMe formats U.2, U.3 et EDSFF de générations PCIe 4 et 5 des plus grands fabricants.
Ces disques sont disponibles à la vente actuellement ou prochainement et sont issus de gammes Entreprise ou Datacenters.
Notre comparatif regroupe près de 90% des SSD utilisés actuellement dans la majeure partie des Datacenters modernes. Ne sont pas inclus :
- Certains SSD NVMe d’autre fabricants, dont la part de marché est plus faible ou différente (Innodisk par exemple, leur gamme de SSD NVMe U.2 étant principalement dédiée au secteurs industriels) ;
- Les diverses gammes d'Intel et notamment les SSD Optane car peu comparables avec les SSD NAND conventionnels ;
- Les SSD NVMe formats M.2 et PCIe AIC HHHL ;
- Et les SSD SATA et SAS (formats 2.5 pouces, M.2 ou mPCIe/mSATA).
Les données des SSD présentés dans les tableaux suivants ont été collectées et regroupées en Aout 2024, selon les annonces et les documentations des fabricants. Une version additionnelle sera réalisée en Janvier 2025 avec les SSD les plus récents, ainsi qu’une analyse qui permettra de mettre en lumière les progrès effectués en six mois.
NB : Notre comparatif n’inclus pas deux types de mesures, pourtant bien souvent mises en avant par les constructeurs : les performances en lecture et en écriture (Read & Writes performances, en MB/s) et les IOPS (mesure du nombre d’opérations d’entrées-sorties par seconde, généralement exprimées en million).
La raison est simple, ces performances dépendent de facteurs qui ne sont pas réellement liés aux SSD en eux-mêmes : La génération du bus PCIe, les performances générales du système (CPU, RAM, …), le type de contenu écrit ou lu, sa taille, le niveau d’usure du SSD (aussi appelé « niveau de vie ») et, comme toujours, les lois de la physique.
Un SSD affichant des taux de transferts de 10 000MB/s en écriture ne performera peut-être qu’à 8500MB en réalité, car la réalité n’est justement pas compatible avec les tests de laboratoires !
Il en va de même pour les IOPS, selon la taille des contenus testés, celles-ci varient et sont bien souvent peu représentatives de la réalité.
Si vous souhaitez cependant regarder de près les performances de chaque SSD présent de notre comparatif, la documentation technique est disponible ici (téléchargement direct).
Vous l’aurez surement compris en analysant ces tableaux, plus la capacité de stockage du SSD augmente, plus le DWPD (nombre d’écriture complète du disque par jour) de celui-ci diminue.
Le DWPD est généralement compris entre 1 et 3 pour la majorité des SSD. Si votre disque fait 1TB et que son DWPD est de 0.5, cela veut dire que vous pouvez écrire 500GB par jour sur celui-ci.
Le DWPD n’est pris en compte que pendant la période de garantie du SSD, c’est à dire pendant 3 ou 5 ans, après passé ce délai, sa fiabilité peut être remise en question.
Aussi, un disque endurant aura une faible capacité de stockage et un DWPD plus conséquent (de 35 à 60 et même 100 pour certains modèles).
Gardez cependant à l’esprit que le DWPD n’est pas un indicateur figé. En effet, selon le type d’écriture réalisées sur votre disque (Séquentielles ou Aléatoires) et selon la taille des blocs de données écrits (8Kb, 64Kb, .. 1Mb, 8Mb, …), celui-ci peut varier. Cet indicateur est assez controversé et certains spécialistes préfèrent davantage prendre en compte l’AFR (le taux de défaillance annuel, équivalent au nombre de disques sujets à au moins une panne par an).
Pour du stockage flash rapide et performant, on préférera un SSD de moyenne capacité (max 8 TB), car l’augmentation de la densité de la NAND et donc de la capacité du disque est souvent synonyme de baisse de performances.
Enfin, pour du stockage flash en masse, le choix est simple : Des SSD de 15TB, 30TB ou 60TB. Ils sont, certes, moins performants, mais le prix au GB est souvent moins onéreux.
Ces disques utilisent des puces NAND QLC, à 4 bits par cellule, alors que les disques plus endurants utilisent de la NAND TLC (3 bits par cellule).
Si vous êtes à la recherche de SSD NVMe performants pour la rentrée, voici notre podium :
Le meilleur SSD pour écritures intensives :
Le Kioxia FL6 de 3.2TB (6.200MB Writes & Reads, 60 DWPD), suivi du Micron XTR d’ 1.92TB (6.600MB Writes & 6.800MB Reads, entre 35-60 DWPD selon la charge de travail).
Ces SSD sont idéaux pour des workoads conséquentes (type HPC, DOE ou DOD), telles l’entrainement d’algorithmes de ML/IA, ou pour de l’écriture en bases de données.
Le meilleur SSD pour le stockage de masse :
Le Dapustor Haishen H5100 en PCIe Gen 5, format U.2 de 30TB (8.500MB Writes & 14.000MB Reads), suivi du Micron 9550 PRO en PCIe Gen 5, format U.2 ou E3.S jusqu’à 30TB également (7.600MB Writes & 14.000MB Reads).
Ces SSD conféreront à votre infrastructure une forte capacité de stockage et iront parfaitement compléter une architecture SAN sur HDD.
Les SSD les plus prometteurs :
Le Samsung BM1743 en PCIe Gen 5 jusqu’a 61.44 TB et le Phison Pascari D200V PCIe Gen 5, format U.2 ou E3.L (le seul à ce jour), jusqu’à 122.88TB (2.100MB Writes & 14.000MB Reads).
Ces SSD, bien que dans notre comparatif, ne sont pas encore présents sur le marché, mais leur sortie ne saurait tarder.
Nous avons d’ailleurs couvert ces SSD dans nos récap mensuels des News Data des derniers mois.
Le SSD le plus résistant :
Ceux de la gamme PR4 d’Exascend, 15TB en U.2, (2.800MB Writes & Reads) avec protection contre les chocs et les radiations. Les SSD de ce constructeur, à l’instar de ceux d’Innodisk, sont destinés aux secteurs industriels, mais peuvent tout à fait trouver leur place dans une infrastructure « Mission Critical ».
En effet, la protection accrue contre les radiations permet de les utiliser dans l’espace, mais également dans des environnements sujets à diverses normes exigeantes, où rétention des données et non-répudiation sont de mise (car oui, les radiations naturelles peuvent corrompent les bits de données stockés sur SSD, en inversant zéros et uns, altérant ainsi les contenus…).
Quelles que soient vos charges de travail, plutôt HSDC, transactionnelles, data intensive ou traditionnelles, vous trouverez forcément, grâce à ce comparatif, un type de SSD qui conviendra. Reste à regarder les prix 😉
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